Privet !
Et oui, encore un mail coco ! (coco=collectif, bien
sûr, qu'alliez vous penser encore !?)
Voilà donc 40 jours que je suis au pays des soviets, 40
jours qu'il pleut, mais Dieu semble s'être assagi jusque dans
ses colères (ou alors il a juste perdu espoir de nous changer
?) puisque cette fois-ci je n'ai de l'eau que jusqu'à mi-semelle
(heureusement car le Mont Lénine n'est pas le Mont Ararat). Bref
on s'en fiche un peu de tout ça ; en vérité je vous
le dis : il fait beau et chaud (rayer les mentions inutiles) et j'ai chopé
la crève, tant il est vrai que l'internationale des microbes a -
elle - triomphé de par le vaste monde.
Je m'excuses d'ores et déjà envers ceux auprès
desquels je vais présentement (partiellement ?) radoter puisqu'ils
auront bénéficié avant de nouvelles plus fraîches,
mais bon c'est comme ça, voilà.
Ca fait presqu'un mois que j'ai maintenant emménagé
dans la banlieue Sud-Est de Moscou, louant un 40m2 à une sympathique
babouchka (qui habite chez sa soeur : je suis tout seul !). Je commence
à être plus à l'aise dans la ville : je sais éviter
les lourdes portes du métro frappant qui faire se peut à
la volée, je cours aussi vite que les grands-mères locales
quand je traverse sur un passage piéton alors que le petit bonhomme
est vert (et oui, "alors que"...), et j'ai même - comble de l'adaptation
- réussi à me trouver une paire de chaussures merdiques
pointure 46 (c'est le 46 qui est dur, pas le merdique. Faut dire aussi
que je suis difficile : je voulais même pas suivre la mode locale
des chaussures pointues (qui approximativement doublent la taille de ton
pied) alors que pourtant j'aurais pu aussi aller à la piscine avec).
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Panorama de ma fenêtre
(Octobre)
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Ma fenêtre
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Panorama de ma fenêtre
(Février)
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Ce mois-ci je peux m'offrir le luxe de parler souvent français
(et donc de me sentir un peu moins con) puisque j'ai une colocatrice
franco-italienne (Laura) qui dort dans mon lit (rappellons que, moi,
je dors par terre sur un ersatz de matelas, puisque ledit lit, fabriqué
en Pologne en 69, n'accepte pas les gens de plus de 170cm) et se heurte
quotiennement aux tracasseries administratives des diverses archives de
la ville, ceci dans le cadre d'une thèse d'histoire sur (en gros)
le Vatican et la Russie pendant la période communiste. Bref ma
vie en appart moscovite n'a rien du goulag, si ce n'est ce voisin du dessus
qui a installé dans sa propre chambre un atelier de fabrication de
meubles et qui me perce les tympans avec sa perceuse pendant des plages horaires
assez aléatoires (par exemple si je suis en train de vous ennuyer
avec ma prose, c'est parce que j'ai été chassé de
chez moi par une journée particulièrement active de mon menuisier
préféré, me réfugiant au labo qui est quand
même à une heure de métro de chez moi, bordel de bordel.)
Je tenterai sans doute la négociation dès que j'aurais peaufiné
mon russe, puisque je ne sais pour l'heure dire ni "perceuse" ni "horaires
aménagés ou RTT" ni même "mon papa travaille au FSB
et va t'envoyer bricoler des chaises à mammouths dans la banlieue
de Verkhoyansk",. Alas, quelle misère !
Mais bon, des fois je m'évade loin de ces mesquines querelles
de voisinage, maintenant que j'ai (enfin) découvert le train
local. En effet, n'écoutant que mes instincts de touriste primaire,
je suis allé découvrir la charmante cité campagnarde
de Vologda. Pour ceux qui ne connaitraient pas (honte à vous !),
c'est une ville de 300 000 habitants à 600km au Nord de Moscou
(pas très loin de la retenu Rybinsk, le parc à algues de Staline).
Le train n'est pas mal, certes un peu plus lent qu'en France (8h30 pour
600km, contre environ 6h en corail français) mais les conditions
(hivernales notamment) ne sont pas les mêmes non plus. Bien sûr
il faut aussi savoir choisir les couchettes où l'on peut laisser
dépasser ses pieds dans le couloir (j'avais des infos là dessus)...ou
alors prendre les wagons "russian extrem" (selon le mot des mecs d'Arkhangelsk
qui voyageaient avec moi là dedans) où tu dors assis sur
une banquette (pour 600km ça va, mais pour relier Moscou à
Vladivostok c'est plus trash (et artères)).
Une fois à Vologda, et une fois dépassés
les blocs soviétiques du coin de la gare, suprême récompense
: un magnifique centre ville et des faubourgs entiers rien qu'en isbas
! Que du bois, avec jolis cadres de fenêtres ouvragés et
couleurs vives ! Malheureusement on n'est plus à Moscou ou à
Saint Petersbourg ici, et le niveau de vie reste très bas : la
majorité des isbas ou même des églises/monastères
sont très très mal en point. Et quel calme en "centre
ville" par rapport à Moscou ! cafés ou restaurants inexistants,
peu de magasins...peut être l'influence lénifiante des deux
statues de Lénine (un petit et un grand) qui semble haranguer encore,
sur les deux places principales de la ville, une foule qui pourtant semble
plus préoccupée à trouver à bouffer ou à
imiter le luxe moscovite plutôt qu'à écouter le petit
grand-père des peuples ? (je sais pas vraiment si cette appellation
- bien qu'assez logique - est vraiment canonique. C'est ça d'être
un sale ignorant des beautés de l'histoire, que voulez vous....)
"Pourquoi être allé là bas alors ?" me direz vous. Et
bien, une bonne occasasion d'avoir un aperçu d'une Russie différente
de celle vendue dans les guides de tourisme (à part les deux capitales
et - à la rigueur - le transsibérien - j'ai pas vu grand
chose moi), invité par une sympathique lectrice de français,
ermitant là bas pendant l'hiver. Heureusement elle parle très
bien russe (parce qu'elle n'a encore rencontré aucun étranger,
et y'a pas tellement de raison que ça change :)) et mange volontiers
du chou.
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Maison en bois
à Vologda
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Béa-de-Vologda
(en costume local)
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"Ceci est une église
- voler les briques et la détruire est un grave péché
: Dieu te punira !"
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La prochaine fois je tente Nizhnij Novgorod : ça c'est
le la grande ville ! Et puis aux portes du tatarstan je pourrai peut être
voir quelques mosquées sous la neige (en fait y'en avait déjà
une à Vologda). Et oui, que voulez vous, j'ai une bête association
mosquée=pays chaud, nonobstant indûment moult républiques
(euh...) d'Asie centrale.
Bien, je vais vous laisser tranquille maintenant, mon voisin
a du finir son bruyant labeur !
poka,
Thomas
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